Quand nous vivons un problème envahissant, nous en venons à nous percevoir nous-même comme le problème. « J’ai un problème avec l’alcool. Je suis donc alcoolique. »
L’effet est encore plus dévastateur, car notre identité est compromise. Il devient encore plus difficile de nous dégager du problème et de le percevoir avec du recul.
Avec l’approche narrative conçue par le travailleur social australien Michael White dans les années 80 avec son ami David Epston, nous disposons des outils nous donnant de toutes nouvelles perspectives.
Par exemple, une conversation externalisante permet de personnifier notre problème. Nous pouvons voir le problème comme s’il était une entité à part entière et en dehors de nous, ce qui le travail d’intervention beaucoup plus tangible.
Ça ressemble à un coiffeur qui souhaite une nouvelle coupe de cheveux pour lui-même et qui aurait la possibilité momentanément de sortir de lui-même pour mieux travailler sur sa propre tête.
Les outils deviennent de véritables cartes géographiques pour explorer le territoire de notre pensée et de notre émotion.
Les 6 cartes explorées dans le livre de Maps of Narrative Practice:
- Les conversations externalisantes
- Les conversations de ré-écriture (Re-Authoring)
- Les conversations de re-membrement (Remembering)
- Les cérémonies définitionnelles
- Les conversations de mise en lumière des exceptions
- Des échafaudages pour soutenir les conversations
Mais il serait réducteur de croire que l’approche narrative se résume à une série de techniques créatives. Pour ma part, en explorant cet univers qui était encore méconnu de moi, j’ai pu découvrir une nouvelle philosophie humaniste et une profonde source d’inspiration.